Le festival Voix 4, c’est la confrontation de la voix avec son alter ego instrumental. C’est le festival de l’écho : l’instrument de musique se fait l’écho de la voix. Les deux sont ainsi complémentaires, en ce sens que l’instrument de musique aoute une certaine profondeur à la déclamation. Pour cette quatrième édition du festival, quatre pièces furent proposées.

L’atelier d’art dramatique

Des étudiants de l’Université de Poitiers ont participé à un stage d’art dramatique et nous ont proposé leur vision de la crise. Ou plutôt la vision que de grandes sociétés peuvent avoir de la crise : pour ces sociétés, la crise n’est qu’un moment supplémentaire de communication, un autre moment de contrôle des salariés (et de la clientèle).

La crise a été donc abordée sous son aspect salariale, avec des employé en proie à une direction cynique. Le suicide d’un collègue est l’occasion de réaffirmer le contrôle de la direction sur les survivants (“la direction vous aime”). Deux textes très percutants, qui mériteraient une mise en scène plus approfondie pour les prochaines présentations.

Boutès, celui qui saute

Ici, tout autre chose, c’est un autre univers qui nous est proposé. On vous nous raconter l’histoire de Boutès, qui succomba au chant des sirènes et choisit donc de sauter du bateau. Un petit conte bien senti, qui commence par des susurrements et nous met face à face avec notre conscience. Le texte proposé, librement inspiré de Pascal Quignard, nous emmène sur une petite île imaginaire, réceptacle de nos interrogations. Le noir presque total favorise l’introspection. Si vous avez l’occasion de voir ce petit bijou d’improvisation, allez-y les yeux fermés.

Maguelone Vidal : Conception, saxophones soprano et baryton, voix, platine
Catherine Jauniaux : Chant
Didier Petit  : Violoncelle, voix
Huub Ubbens : Conception lumière
Laurent Pichaud : Dispositif et travail scénique

Lucien Suel et Christiane Bopp

Ces deux là se sont rencontrés la veille pour nous proposer une lecture musicale des derniers chapitres de “La mort du jardinier”. Le texte de Lucien Suel nous décrit comment un jardinier, tombé raide mort dans son jardin, voit ses funérailles, une fois son âme séparé de son corps. Un texte qui en appelle aux légendes de la littérature, du jazz et du rock. Un texte légèrement dandy, parfois bucolique, admirablement accompagné par le trombone de Christiane Bopp.

Lucien Suel nous fit également la lecture de “Patti Smit”, un poème en picard dans le texte qui nous raconte son émotion à entendre Patti Smith déclamer un poème.

Saoul Silence

Ici, c’est le sens des textes qui est interrogé.Stéphane Keruel et Edwige Fouquet s’interrogent sur le sens des textes soi-disant obscures, ces textes que certains jugent inutiles. Et si finalement un texte de prime abord incompréhensible ne faisait pas plus de sens ? Qu’en diriez-vous ? A voir et à revoir, ne serait-ce que pour le plaisir des jeux de mots.

Librement inspiré de “Une erreur de la nature“, de Christian Prigent